the world has changed || pv. Rage du Lion

the world has changed. Bonhomme de Chemin & Rage du Lion +

Combien de temps cela faisait-il que Bonhomme de Chemin écoutait et appliquait sagement chacun des ordres d'Étoile d'Ébène ? Combien de prières nocturnes avait-il silencieusement prononcées depuis son ascension au rang de mercenaire ? Pas assez, se disait-il. Jamais assez. Les étoiles étaient suprêmes et il était persuadé qu'il aurait beau leur faire des louanges toutes les heures ça ne suffirait jamais. Pourtant elles étaient sacrées, elles étaient les seules qui pourraient lui dicter des ordres qu'il exécuterait avec un rare sourire collé aux babines. Mais pourtant, ce n'est pas le cas. Il avait beau les aimer de tout son être, elles le laissait gérer sa vie comme il l'entendait. Il se contentait d'agir en bon toutou comme il avait toujours apprit à le faire. Il n'était ni déçu de ne pas recevoir de signe du clan des étoiles, ni pressé d'en recevoir, non il n'était rien de tout cela. Il savait que l'heure viendrait où il entrera en action lorsque la toison argentée l'aura décidé. Peut-être pas aujourd'hui, ni demain, ni même dans dix lunes, mais un jour ça arrivera. Car tout vient à point à qui sait attendre et Bonhomme de Chemin est d'une patience infinie lorsqu'il s'agit de ses croyances. Rien ni personne ne l'empêchera d'exaucer les souhaits des étoiles lorsque celles-ci communiqueront avec lui.

C'est donc perdu dans ses pensées, chose qui lui arrive rarement, que le massif animal faisait machinalement sa toilette. Passant et repassant ses coups de langue vigoureux sur son long pelage roux-crème, il observa les alentours. Assis un peu à l'écart de l'agitation matinale du campement, il avait passé une courte nuit, comme à son habitude. Il vit la silhouette caractéristique d'Illusion des Galaxies émerger de la tanière des guerriers. Il n'avait aucun avis spécifique sur le lieutenant. Pendant un centième de seconde, il crut apercevoir un pelage similaire au sien, celui d'un chat n'étant plus censé être ici mais... non, il s'était trompé, la fatigue lui jouait des tours. Décollant sur ses quatre pattes, le grand félin s'approcha du tas de gibier pour y piocher un maigre poisson, il revint à sa place initiale et planta durement ses longs crocs dans la chair du gibier. Se régalant d'un repas, il enterra la carcasse un peu plus loin et traîna des pattes jusqu'à l'extérieur du camp. Il avait besoin de rester éveiller, alors il prit la dure décision de plonger dans la rivière. Fort heureusement, la saison des feuilles nouvelles apportait avec elle un brin de chaleur qui lui permettrait de ne pas attraper froid. Effectivement, ce petit saut dans les eaux profondes lui aura valu le coup d'être parfaitement réveillé. Il se sécha en s'entraînant au combat accompagné d'un guerrier, n'oubliant pas que l'art du combat s'apprend chaque jour.

Bonhomme de Chemin rentra peu après au camp pour s'assurer qu'aucune tache ne lui était assignée. Il avait la journée complètement libre, rien que pour lui. Alors, il se décida à arpenter les terres de Cerfblanc, sans grand but. Il marchait instinctivement, sachant exactement où il allait, il se repérait uniquement aux odeurs. Et très rapidement, les effluves du clan de la rivière se dissipèrent pour laisser place à celles du clan du tonnerre, il prit soin de ne pas dépasser les frontières et les contourna pour se retrouver un peu plus loin, là où aucun arôme étranger ne venait le déranger. Il n'y avait ici que les fougères, l'herbe et les arbres qui parfumaient l'endroit. C'étaient des terres libres, aussi neutres que le visage du mâle. Il y gambada donc sans grand but, observant calmement les alentours. Il écoutait les chants des oiseaux, lançait des regards aux nuages pour ne pas risquer une averse au retour et continuait d'avancer. Lorsque les grands pins se dessinèrent sur sa vision, il accéléra un peu le pas. Il est vrai que parfois les Bipèdes venaient, mais généralement ils évitaient les endroits trop reculés. Alors, il bondit par dessus les troncs abattus, se faufila entre les branches et slaloma entre les arbres pour finalement se stopper brusquement en apercevant une silhouette familière. Cette fois-ci il ne rêvait pas, en face de lui était posé le corps d'un grand mâle ressemblant à un animal légendaire... Pourtant, son odeur était bien différente de la dernière fois où il avait pu le voir.

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