Le jour venait à peine de se lever. Les rayons du soleil peinaient à réchauffer la terre humide de la pinède. L'automne avait débuté et s'annonçait froid. Les couleurs vives de la saison des feuilles mortes donnaient pourtant une impression de chaleur. Les pins s'élevaient toujours plus haut, cherchant à atteindre les nuages avec une détermination immuable. Le vent s'engouffrait dans les branches, arrachant quelques aiguilles et les projetant au sol comme une nuée de flèches assassines. Les odeurs d'humus et de terre mouillée imprégnaient le sous-bois avec ténacité. Elles étaient si agréables au museau de l'animal qui déambulait ici.
L'apparence atypique de la créature en effrayait plus d'un. La forme féline, gracile et gracieuse de la bête était en inadéquation avec son apparence globale. Elle était tellement décharnée que ses os saillaient sous sa peau nue. De profondes rides parcouraient l’entièreté de son corps, creusant des sillons, ajoutant un brin d'horreur à sa silhouette. La chatte famélique marchait avec difficulté, l'humidité régnante n'aidant en rien ses rhumatismes. Elle errait, sans autre but que de profiter d'une balade matinale en pleine nature. Les effluves de sève fraîche emplissait ses narines, Sénescence s'en délectait. Son œil valide parcourait les environs tandis qu'elle s'arrêta brusquement. Une patte relevée, la queue haute, il lui semblait avoir capté l'odeur d'un autre chat. Quelques minutes passèrent et elle ne bougea pas, restant ainsi comme une statue de marbre. Seules ses oreilles bougeaient frénétiquement à la recherche d'un son pouvant confirmer ses doutes.
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Ici je parle
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